La ministre de l’Agriculture au chevet de la filière viticole
Dans une période de fortes turbulences, la filière viti-vinicole a été reçue une nouvelle fois au ministère de l’Agriculture. Face à l’urgence, Annie Genevard a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 5 millions d’euros pour la prise en charge des cotisations sociales des viticulteurs au titre de 2025, ainsi que la prorogation du guichet des aides sécheresse jusqu’à fin 2026, avec une mobilisation de 10 millions d’euros dans le cadre du programme d’adaptation au changement climatique.
Par ailleurs, des discussions sont en cours entre Paris et Bruxelles pour mobiliser la réserve de crise européenne. Au-delà des soutiens immédiats, des « Conférences de la Souveraineté » seront lancées prochainement pour construire la sortie de crise.
Depuis un an, et malgré « un soutien sans faille aux vignerons et aux entreprises du secteur » via de nombreuses mesures concrètes (arrachage, prêts conjoncturels bonifiés, prêts structurels garantis, allègement des charges sociales, aides d’urgence aux jeunes viticulteurs, aides aux pépiniéristes viticoles), la crise perdure dans de nombreux bassins viticoles. « La filière viticole est probablement l’une de celles qui rencontrent les plus grandes difficultés », a déclaré la ministre.
Une filière d’excellence qui voit rouge !
Selon un énième rapport, présenté en octobre dernier, en Commission des affaires économiques du Sénat, la filière viticole n’a pas su anticiper l’évolution du marché intérieur. En 1960, la consommation de vin par habitant était de 135 litres contre 41 litres en 2023 et la proportion de non-consommateurs ou de consommateurs occasionnels rares atteint 37 %, contre 19 % en 1980, avec une baisse encore plus marquée chez les 18-24 ans, symptôme d’une coupure générationnelle dans la culture du vin. Et en guise de remède, la France arrache ses vignes. Si bien que la taille du vignoble devrait passer sous la barre des 750 000 hectares en 2025, et vraisemblablement des 700 000 en 2026 ou 2027, souligne le rapport.
La viticulture a également essuyé des chocs majeurs sur les marchés extérieurs, notamment chinois et américain qui affectent les exportations. S’ajoute le dérèglement climatique : sécheresses, aléas..., la vigne est mise à rude épreuve. A titre d’exemple, l’interprofession des vins du Sud-Ouest a noté une baisse de rendement de 33 à près de 38 % pour les vins IGP en quatre ans.