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Mai 2023

Les réponses du Gouvernement face au déclin du marché du bio

Comme d’autres secteurs de la production alimentaire, le marché du bio n’est pas épargné par le contexte économique. La consommation de produits biologiques a diminué à hauteur de 68 millions d’euros en 2021 selon l’Agence Bio, et les premières données chiffrées pour 2022 font état d’un bilan négatif. Le Gouvernement a réagi via un plan de soutien présenté lors du dernier Salon de l’agriculture, dont l’acte II vient d’être annoncé.

Moins de bio dans les assiettes en 2022 ? Les chiffres de l’Agence Bio pour 2022 seront présentés le 1er juin prochain, mais cette année pourrait se traduire encore par un ralentissement. Selon une enquête de NielsenIQ, les ventes de produits bio ont reculé de 8,1% en volume en grandes surfaces l’année passée. Côté enseignes spécialisées, la baisse serait encore plus forte. En conséquence, le  chiffre d'affaires des produits bio devrait diminuer pour la seconde fois consécutive.  L’inflation n’explique pas tout. Si les produits issus de l’AB sortent des paniers, c’est aussi parce qu’ils souffrent d’un scepticisme croissant de la part des consommateurs. Une étude menée par l'ObSoCo pour l'Agence Bio en mars 2023, révèle en effet une hausse inédite de la défiance des Français envers les labels ou démarches de qualité et de respect de l'environnement, dont les labels bio Eurofeuille et AB. Selon ce baromètre, le premier frein déclaré à la consommation de produits alimentaires bio reste le prix (71 %). Mais ce qui a changé, en 2022, c’est une très forte progression de la remise en question de la réalité du bio, qui arrive en deuxième position des arguments invoqués par 57% des non-consommateurs de bio (+17 points par rapport à 2021). Tandis que, 44% des répondants « n’en voient pas l’intérêt ». Cette défiance envers le bio se nourrit d’un manque d’informations, explique l’enquête. « 52% d’entre eux estiment ne pas avoir assez d’informations sur l’origine des produits biologiques, ce qui accentue le doute sur le fait que ces produits, bien que labellisés bio, ne soient totalement bio ». 61% considèrent que le bio est avant tout du marketing.

A l’occasion de l’édition 2022 du Salon international de l’agriculture, le Gouvernement avait annoncé un plan de soutien à l’agriculture biologique, dont un fonds d’urgence de 10 M€ pour les producteurs les plus en difficulté afin d’éviter les « déconversions ». Ce plan de sauvegarde vient d’être renforcé. Le montant de l’aide d’urgence est porté à 60 M€. Par ailleurs, dans le but de promouvoir la consommation de produits biologiques par le consommateur, « un nouvel abondement de 500 000 € à la campagne Bioréflexe portée par l’Agence Bio s’ajoute à l’effort additionnel de 750 000 € déjà consenti par l’Etat fin 2022 ». Une enveloppe de 3 M€ issus de France 2030 permettra de lancer une seconde campagne de communication. L’exécutif compte bien aussi stimuler la demande par la commande publique. D’ici la fin de l’année, l’Etat doit s’engager au respect des objectifs d’Egalim en restauration collective : « dans chaque établissement relevant de l’Etat soumis à cette obligation, les objectifs de 50 % de produits sous signe de qualité et durables, et de 20 % minimum de produits biologiques, seront ainsi atteints », a précisé Marc Fesneau. Cela représente un soutien d’environ 120 M€.

Dans un communiqué de presse commun, la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB), FOREbio et la Synabio disent accueillir « positivement » les annonces du ministre de l’Agriculture tout en estimant les montants annoncés en-deçà des besoins chiffrés depuis un an. « Sur la seule année 2022, les pertes ont été chiffrées à plus de 150 millions d’euros par les filières. Le CNIEL  a identifié un besoin de 71 millions d’euros sur la seule filière laitière pour 2023 (après 53 millions d‘euros en 2022) et les professionnels du porc biologique environ 30 millions d’euros (en 2022 et en 2023) ».

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