L’essentiel du marché des terres et des vignes en 2024

Une année 2024 contrastée avec, sur le marché des terres et des prés, des volumes de transactions toujours en repli et des prix en hausse pour la troisième année consécutive. “Le marché des terres et des prés se rapproche sensiblement de la situation pré-Covid de 2019”, explique la FNSafer. Le nombre de ventes recule de 5,9 % passant sous la barre des 100 000 et les surfaces échangées accusent une baisse de 5,2 %, soit un volume d’un peu plus de 430 000 hectares échangés. Si bien que la valeur totale du marché décroche de 17,7 % (6,17 milliards d’euros).
Ces tendances varient selon les territoires, “des baisses notables sont observées en Bretagne et dans la frange nord du territoire, tandis que quelques départements connaissent à l’inverse une progression du nombre de transactions. C’est le cas de l’Ain, du Cantal, des Vosges ou encore des Bouches-du-Rhône et de la Seine-et-Marne qui enregistrent les plus fortes hausses”. Par ailleurs, “le repli concerne tous les profils d’acquéreurs, sauf les sociétés d’exploitation agricole et de portage du foncier qui progressent”.
Des prix en progression pour la troisième année consécutive
Les données publiées par la FNSafer montrent un prix des terres et prés libres en hausse par rapport à 2023 : +3,2 %, à 6 400 euros/ha (prix moyen). Le prix en grandes cultures progresse légèrement : + 1,4 %, 7 820 €/ha. Dans les zones d’élevage bovin, il augmente plus nettement : +3,3 %, 4 790 €/ha. La progression du prix moyen national s’appuie sur une tendance haussière quasi généralisée. Seules les régions Bourgogne-Franche-Comté (- 0,3 %) et Pays de la Loire (- 0,5 %) voient leur prix très légèrement reculer. De même en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, la hausse des prix est limitée (+ 0,6 % et + 0,7 % respectivement).
Le prix des terres et prés loués croît également : +2,0 %, soit 5 220 euros/ha (prix moyen). Cette progression s’inscrit sur l’ensemble des productions. Ainsi, le prix en zones de grandes cultures repart à la hausse en 2024 (+1,8 %), +2 % dans les zones de polyculture-élevage et +1,2 % dans les zones d’élevage bovin.
Chute des prix des vignes
En 2024, le prix des vignes AOP baisse de 1,1 %, soit un prix moyen de 176 400€/ha, “entraîné par trois bassins touchés par une crise profonde du vin rouge et concernés par des campagnes d’arrachage : Bordeaux-Aquitaine (-18,4 %) ainsi que Sud-Ouest (-9,1 %) et Languedoc-Roussillon (- 5,1 %). La hausse marquée en Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura (+11 %) ne compense pas ces baisses”. Quant au prix des vignes à eaux-de-vie AOP, il baisse encore brusquement de 9,8 % (51 100 €/ha) “dans un contexte toujours incertain”. Enfin, le prix des vignes hors AOP, tombe à 13 800€/ha, soit une chute de 7 points. Tous les bassins sont orientés à la baisse, hormis la Corse.
Dans le même temps, le nombre de transactions sur le marché des vignes diminue de 1,4 % par rapport à 2023 (8 650 transactions), le volume des surfaces échangées se stabilise (+0,1 %, 16 000 ha) mais la valeur se contracte (-4,8 %), tout en restant au-dessus du milliard d’euros. “La région viticole de Charentes-Cognac est la plus affectée par cette baisse du marché (-13,6 % en nombre, -39,1 % en surface), même si les exportations se sont stabilisées en 2024, après le décrochage de 2022. Le marché se contracte aussi en Languedoc-Roussillon et dans le Sud-Ouest. À l’inverse, le nombre de transactions rebondit en Vallée du Rhône-Provence”, précise la Safer.
Hausse du marché sociétaire
8 530 déclarations relatives à une ou plusieurs opérations sociétaires ont été recensées en 2024, c’est 3 % de plus par rapport à 2023. Elles concernent 7 550 sociétés et 12 580 cessionnaires ou bénéficiaires. Les surfaces exploitées ou détenues par les sociétés concernées atteignent un total de 1 080 100 ha. Toutefois, en ne comptabilisant qu’une seule fois les sociétés qui ont fait l’objet de plusieurs déclarations, ce total est ramené à 955 500 ha (923 300 ha en 2023). Enfin, la valeur globale du marché sociétaire grimpe à 3,45 milliards d’euros, soit +86 %.
Près de 9 déclarations sur 10 concernent des cessions de parts. 69 % ont lieu entre membres d’une même famille. Les cessions en faveur d’un tiers, n’ayant ni lien de parenté avec le cédant, ni étant déjà associé dans la société, représentent moins d’un quart en nombre (24 %).
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