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Février 2022

Clap de fin du « Varenne de l’eau »

Assurance récolte, coup de pouce de l’Etat pour l’acquisition de matériel innovant, renforcement du rôle des préfets dans la gestion locale de l’eau, désignation d’un délégué interministériel…le Gouvernement déploie les moyens pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique.

Impulsée par le Président de la République et lancée le 28 mai 2021, cette réflexion collective avait pour objectif de répondre aux enjeux de gestion de l’eau et d’adaptation au changement climatique, avec en filigrane la question de la souveraineté alimentaire de la France. Cette initiative aura rassemblée plus de 1 400 participants autour de trois groupes thématiques.

  • Se doter d’outils d’anticipation et de protection dans le cadre de la politique globale de gestion des aléas climatiques
  • Renforcer la résilience de l’agriculture en agissant notamment sur les sols, les variétés, les pratiques culturales et l’efficience de l’eau d’irrigation
  • Partager une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme : réalisations, avancées et perspectives

C’est le Premier ministre en personne qui est venu clore les débats et annoncer toute une série de mesures. Dans un premier temps, il est revenu sur la réforme de l’assurance récolte qui doit permettre la mise en place d’un nouveau système dotée d’une structure à trois étages partagée entre agriculteurs, assureurs et Etat (voir notre article de décembre 2021 ICI). Le projet de loi portant cette réforme  a été voté en première lecture au Parlement (la commission mixte paritaire doit se réunir incessamment). L’objectif rappelé par Jean Castex est une adoption définitive avant la fin de la mandature et une pleine opérationnalité en 2023 en même temps que la nouvelle programmation de la PAC.

Le deuxième axe de travail consiste à donner aux agriculteurs et viticulteurs une boite à outils pour adapter leurs pratiques culturales. Il est prévu que les filières finalisent en 2022, leur stratégie d’adaptation au changement climatique et mettent en place un plan d’actions qui s’échelonnera jusqu’en 2025. Les investissements dans des technologies nouvelles rendus nécessaires, l’innovation seront accompagnés par l’Etat. Deux lignes de financement de France 2030 dotées chacune de 100 M€ seront disponibles dès 2022. 100M€ seront destinés au financement d’équipements et de matériels innovants, nécessaires à « la 3ème révolution agricole ». Un guichet sera lancé prochainement.100M€ seront alloués à des projets collectifs. Il s’agira aussi de financer la recherche pour développer par exemple des plantes plus résistantes à la sécheresse.

Miser sur une gestion de l’eau « la plus territorialisée possible »

Le troisième axe concerne la mobilisation de nouvelles ressources en eau. « L’accès à la ressource en eau doit évoluer pour dégager de nouvelles ressources pour les usagers agricoles, et ce, sans menacer les milieux et la biodiversité et dans le respect, évidemment, des autres usages indispensables », a expliqué le Chef du Gouvernement. La méthode passe par une gestion « la plus territorialisée possible » et la concertation car le sujet demeure très sensible. Mais « ça ne peut pas durer dix ans ou quinze ans ». L’idée du Gouvernement est de renfoncer le rôle des préfets dans la conception et la mise en œuvre des PTGE (projets territoriaux de gestion de l’eau). La réglementation va évoluer pour permettre aux représentants de l’Etat de « reprendre la main » faute de décision à l’issue du temps de discussion et éviter les situations de blocage. Les textes vont également évoluer pour que les préfets puissent autoriser et encadrer les volumes d’eau à prélever en hiver. Le Premier ministre a promis, dès cette année, un inventaire exhaustif des ouvrages existants pour « remobiliser les volumes d’eau stockés non utilisés ». 13 millions d’euros seront mobilisés dans le cadre de France Relance. Une deuxième série de décisions sera prise pour faire émerger de nouveaux dispositifs innovants de stockage d’eau. Cela comprend la récupération des pluies diluviennes hivernales et la réutilisation des eaux usées. Une part de l’enveloppe de 100 millions d’euros de France 2030 y sera consacrée.

Un délégué interministériel doit être nommé bientôt. Il sera chargé du suivi des actions et travaux engagés dans le cadre du Varenne et rendra compte de leur avancement aux ministres de la Transition écologique et de l’Agriculture.

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