Recul des disponibilités de vin français

La production viticole française en 2024 est estimée à 36,16 millions d’hectolitres (Mhl), soit un recul de 24% par rapport à 2023 et de 18% par rapport à la moyenne 2019-2023, indique Agreste dans sa note de mars 2025. Il faut remonter aux années 2017 et 2021 pour retrouver un niveau aussi bas. La situation s’explique par une météo particulièrement défavorable sur l’Hexagone : gelées printanières, épisodes de sécheresse, précipitations excessives, grêles et maladies de la vigne.
“La baisse concerne tous les types de vins, avec un impact plus prononcé sur les vins destinés aux eaux-de-vie qui avaient bénéficié d’une récolte exceptionnelle en 2023”, précise le ministère de l’Agriculture. Certaines régions sont plus touchées comme la Champagne, la Bourgogne, le Beaujolais, les Charentes et le Jura.
“Pour la campagne viticole 2024-2025, les disponibilités globales de vins français (stocks de vins au 1er août 2024 et production viticole 2024 commercialisable) sont estimées à 57,8 Mhl, soit une diminution de 9% par rapport à 2023, en raison de la baisse de la production”, ajoute Agreste. Cette baisse des disponibilités est plus marquée pour les vins sans indication géographique (IG) (-14%) que pour les vins à indication géographique protégée (IGP) (-8%) ou en appellation d’origine protégée (AOP) (-9%).
La situation de la France n’est pas isolée. Selon l’Organisation Internationale de la Vigne et du vin (OIV), la production mondiale (hors jus et moûts) pour 2024 devrait atteindre 231 millions d’hectolitres, en recul de 2% par rapport à 2023, qui était déjà l’année la plus faible depuis 1961. L’impact des conditions météorologiques a été plus ou moins important selon les régions. En Europe, les volumes sont estimés à la baisse. En Espagne et en Italie, “malgré une hausse par rapport à leur faible récolte de 2023, la production serait inférieure à la moyenne quinquennale”. Ces deux pays représentent à eux seuls un tiers de la production mondiale de vins. Toujours selon cette même source, la production de l’hémisphère sud serait la plus basse depuis 20 ans, légèrement en deçà de celle de 2023, déjà en baisse : l'Australie (-1%), l'Argentine (-4%), l'Afrique du Sud (-13%) ou encore le Chili (-15%).